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 LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis

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Alexis (Admin)
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MessageSujet: LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis   LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis Icon_minitimeDim 15 Avr 2007 - 22:14

Je vous mets ici, les deux premiers chapitres de mon roman LES SABLES DE LA DISCORDE. (histoire en deux tomes)


« D’après la légende, lorsque le parlementaire du seigneur Paymn se rendit dans la ville de Befyrth pour demander audience au prince Attar de Sanaïlh, on lui indiqua une colline en dehors de la cité. Il n’y trouva qu’un homme seul, endormi au pied d’un chêne séculaire, sa couire lui servant d’oreiller. Lorsque le parlementaire comprit qu’il s’agissait du prince en personne, il lui dit : « Grand Attar, il faut véritablement que tu sois un homme de paix et de justice sans précédent pour aller ainsi sans protection. »
(Chronique de Gwenertyne, Dernier Age, an 322)




CHAPITRE 01



Il faisait un temps affreux. La grosse houle s’entendait avant qu’elle n’aborde le rivage. La plage était rétrécie par l’ampleur de la marée et presque personne ne s’y trouvait. Le vent, parfois, y projetait de l’écume. Une ribambelle d’oiseaux marins s’amusait à lutter contre les fortes rafales qui balayaient la côte depuis plusieurs jours. Les goélands criaient. Les vagues en rouleaux se recréaient en même temps qu’elles écrasaient bouts de bois et galets, jetaient et reprenaient des débris. Une sorte de jeu trop violent pour y participer, mais réveillait le très vieil instinct des premiers âges, d’où était issu le premier radeau.
A l’ombre de l’imposant château féodal qui surplombait le village de Taösihn, Drama observait les rivages mornes et sauvages de la contrée du Pallenahn. Un goût de sel iodé imprégnait ses lèvres, il passa la langue sur celles-ci. Les bourrasques secouaient sa chevelure dense aux boucles auburn. Le jeune garçon possédait un nez très court, des arcs de sourcils fortement dessinés qui encadraient des yeux d’un gris bleuté, vifs et pleins de feu. Il était de taille moyenne, plutôt maigrelet pour son âge, pourtant sa vigueur était surprenante.
Jusqu’à plusieurs encablures, des remous jaunâtres témoignaient des fonds chahutés par la tempête. Le fils du sénéchal, respirant à pleins poumons, foulait le sable humide d’un pas régulier. Dans cette région, c’était la solitude battue de rumeur marine, presque un bout du monde.
Le jeune garçon s’était arrêté face au tumulte de la houle, et écoutait le bruit de la mer. Il resta là durant un long moment, la notion du temps abolie, avant de retourner sur ses pas. C’était un doux rêveur, dilettante par tempérament. Il semblait toujours prendre les choses avec une souriante philosophie.
En se rapprochant des premières maisons, Drama aperçut deux grosses barques à voile qui accostaient sur la grève. Elles furent bientôt tirées par une dizaine d’hommes qui les hissèrent plus haut. Les femmes accoururent et s’activèrent à décharger tout ce qui devait être transporté au village. La pêche avait été médiocre et le maigre profit réalisé n’enchanterait pas les villageois. La tristesse se lisait sur les visages encore marqués par trois jours de rude navigation. Les embruns qui gênaient la vision n’avait pas favorisé la pêche.
Le village de Taösihn n’était qu’un petit bourg perdu sur la côte, face à l’immensité de l’océan, acculé aux nombreux bois qui l’enserraient. Seule l’activité des pêcheurs rappelait la présence humaine. Quelques bateaux de négociants partaient, parfois, transporter du poisson séché et salé vers les côtes du Poazar. Ils en revenaient chargés de sel et de vin.
Le garçon vit son oncle Ewen, chef du village, qui se dirigeait, d’un pas décidé, vers l’attroupement. Ce dernier pestait par habitude ; ce n’était pas tant le mauvais temps qui le rendait furieux que le contrat que la guilde des Marchands de Gwenertyne l’avait contraint de signer, quelques jours auparavant. Elle n’avait eu, en aucun cas, l’intention d’honorer les promesses et les engagements annoncés aux pêcheurs, l’hiver dernier. Il restait à peine de quoi subsister pour les villageois et la saison s’annonçait difficile. Drama savait que son père le destinait à prendre la succession de son oncle et d’assurer la pérennité de l’intendance du domaine castral. Ce dernier gérait la pêche, revenu principal de Taösihn, mais aussi les fermes avoisinantes et le moulin. Gelduin voulait que son fils soit intendant au nom du roi Draxen, à qui appartenait le château, dont Gelduin n’avait que la garde malgré son ascendance noble.
Drama ne s’attarda pas et après avoir fait un signe à son parent, poursuivit son chemin. Il salua sur son passage, Julius Kanbraek, l’apothicaire du village, vendeur d’herbes censées guérir tous les maux, qui paraissait visiblement pressé. Le vieil homme, maigre, à la figure rouge sous des cheveux de lin avait toujours amusé le jeune garçon qui, avec le temps, s’était pris d’amitié pour lui. Ce dernier se rendait souvent dans la capitale du Pallenahn pour y effectuer divers achats et il l’emmenait parfois avec lui. Julius était la mémoire du pays, il avait beaucoup voyagé et ses récits faisaient rêver le jeune garçon.
Situé au-dessus du village de Taösihn, sur la rive senestre du fleuve Ccyte, le château dominait la petite localité. La forteresse était établie sur un éperon rocheux. L’imposant édifice était flanqué sur trois côtés de pentes difficiles d’accès. Les versants boisés de la forêt se dressaient tout autour. Le château proprement dit, très étroit, épousait le sommet du promontoire et se terminait en pointe sur un a-pic. Trois tours dominaient l’ensemble, dont la plus imposante servait de logis seigneurial au sénéchal et à sa famille.
Tout ce site offrait un aspect austère dans un pays rigoureux.
Quand Drama passait à proximité de la construction, quelque familier que lui fût son aspect extérieur, il ne pouvait s’empêcher de le regarder avec attention. C’est en tant que chevalier que le garçon aurait voulu diriger le château et non en tant que vulgaire gratte-parchemins.
A l’arrivée du garçon au château, un hallebardier âgé de seize ans, le salua auquel le jeune nobliau répondit par un sourire. Après avoir traversé le tinel, ce dernier se dirigea vers la salle d’apparat du donjon quadrangulaire. Il franchit le rez-de-chaussée, voûté grossièrement, il emprunta un escalier à vis et accéda au second niveau, destiné à l’habitation du seigneur des lieux. Il était déçu par tant de simplicité dans cette tour qui paraissait inaccessible. Le sol était fait d’un simple plancher usé. Une table à tréteaux, deux bancs et quelques paillasses le long des murs couverts de salpêtre composaient l’essentiel du mobilier. Deux coffres servant à ranger des vêtements et une tenture moisie marquaient le souvenir d’un luxe désormais disparu. La famille était plutôt pauvre.
Le gamin se dirigea vers la salle, d’où provenait un agréable fumet de volaille.
Morgen, sa mère, se tenait près de l’âtre et vérifiait l’assaisonnement de la poularde cuisinée par Chasleen, la servante de la famille. Loriane courut à la rencontre de son frère aîné qui en oublia, sur-le-champ, sa morosité. Il la serra très fort et l’embrassa chaleureusement.
« Drama ! Te voilà enfin ! Nous désespérions de te voir, reprocha son père, qui semblait avoir abusé d’hypocras. On ne fera rien de toi si tu passes tes journées à vagabonder ! » Il fronçait les sourcils. Son fils secoua la tête avec lenteur, exaspéré.
Il jeta un regard vers Gelduin qui haussa les épaules et soupira d’énervement devant son attitude nonchalante. La meschine s’approcha de la table et y déposa une grande soupière en terre cuite.
« Votre père a raison, ajouta la vieille femme, d’un ton complaisant. Mangez pendant que c’est chaud ! Vous avez besoin de prendre des forces mes enfants… »
Morgen, s’assit en face de son mari. Gelduin l’avait épousée en second mariage ; personne dans la quarantaine, au caractère effacé, elle passait presque toutes ses journées enfermées avec sa fille dont elle assurait l’éducation. Nul doute que Loriane ferait l’objet de la part de son père, dans un avenir proche, d’un mariage arrangé.
Ils s’attaquèrent au plat que Chasleen venait d’apporter.
« Père, pourrions-nous accompagner Julius à Gwenertyne, demain ? Il m’a promis que nous serions rentrés avant la tombée de la nuit, précisa Drama, entre deux bouchées.
- Que comptes-tu y faire ? Vagabonder comme à ton habitude ! Tu sais bien que je n’apprécie guère de te voir traîner, maugréa le châtelain. N’as-tu rien de mieux à faire ? Il y a des choses plus importantes ; il te faut penser à ton avenir, mon garçon. Je ne serai pas toujours là pour subvenir à tes besoins. Ton oncle Ewen accepte de te prendre comme adjoint à l’intendance du domaine dès cet automne…
- Ne vous en déplaise, père, le coupa-t-il, mais je n’ai nullement l’intention de devenir ce à quoi vous me destinez ! Non c’est d’autre chose dont j’ai besoin : c’est d’aventures, de batailles, d’océans de verdure et de parfums sauvages, voilà ce que j’aime, répondit-il, l’esprit déjà porté vers d’autres cieux.
- Ce n’est là que forfanterie et hâblerie ! Voilà qu’il se prend pour un paladin maintenant ! Quelle étrange idée ! Cela me semble bien utopique ! objecta-t-il avant d’ajouter, il me semble qu’il sera bien difficile d’obtenir ce que tu espères. Quant à ton escapade de demain, ma réponse est non… »
Du haut de ses six pieds, avec sa longue barbe poivre et sel, Gelduin, âgé de plus de cinquante ans, était l’image même du patriarche austère et respecté. Depuis son accident qui le clouait à longueur de journée dans une chaire vulgaire drapée d’un brocart pourpre élimé, il n’avait trouvé de réconfort qu’en abusant de cervoise et de vin mauvais, et s’enfonçait, peu à peu, dans la déchéance. Il se sentait inutile et incapable de comprendre son fils qui aspirait à lui ressembler, lui qui fût un preux chevalier dans sa prime jeunesse. Mais la guerre ne lui avait apporter que malheurs et Gelduin ne voulait pas que son fils subisse pareil sort. Par tous les moyens, ce dernier semblait le fuir, lui, parent désœuvré et brutal. Quelque part, il paraissait le comprendre, mais il devait se montrer intransigeant, c’était pour son bien, c’était lui sauver la vie, pensait-il.
La porte principale s’ouvrit, le capitaine de la garnison fit son entrée. Après s’être avancé vers la table, il s’adressa au seigneur des lieux :
« Messire, un cavalier accompagné d’un écuyer vient de se présenter à la porte de la Vigie, sollicitant l’hospitalité et réclamant la faveur d’être introduit en votre présence.
- Le nom de ce voyageur ? demanda Gelduin.
- Il ne veut le dire qu’à vous-même, mais il prétend avoir été autrefois un des compagnons d’armes de votre seigneurie.
Le maître du logis eut un sursaut de surprise.
« Introduis de suite ce preux ; la visite d’un ancien compagnon d’armes m’est toujours agréable. »
Le capitaine de la garnison sortit de la salle. Un sentiment de curiosité s’était emparé des habitants du château. Les visites d’anciens amis de Gelduin se faisaient de plus en plus rares.
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MessageSujet: Re: LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis   LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis Icon_minitimeDim 15 Avr 2007 - 22:15

« Quel peut être celui-là ? pensa ce dernier, sans doute un vieillard comme moi. »
Un bruit de pas se fit entendre au dehors, et bientôt les visiteurs annoncés pénétrèrent dans la salle. Le premier d’entre eux, vêtu tel un riche bourgeois, d’un manteau de beau drap noir, de chausses rouges et de bottes en cuir de veau, il devait mesurer plus de six pieds. C’était un homme taillé en force, avec des épaules larges ; des sourcils broussailleux et une barbe grise ombrageaient une partie de son visage, sans parvenir à masquer la vivacité de ses yeux. L’écuyer, quant à lui, resta en retrait, saluant le sénéchal et sa famille.
« Guillot de Sachs, mon vieil ami ! Que je suis donc aise de te retrouver, s’exclama le seigneur de Taösihn. Il n’est pas trop tard pour festoyer ensemble ! Viens partager un bon repas, nous venons à peine de commencer.
- Merci de ton hospitalité. Toutefois, nous ne resterons qu’une nuit, précisa le visiteur, voyant Gelduin s’empresser. Nous avons encore du chemin et je veux être rentré pour sils te, l’équinoxe d’automne.
- Ce ne sera pas grand chose, répondit-il, nous avons si peu d’hôtes de marque ces temps-ci… Je me réjouis de connaître un peu de vie, ce soir, dans ce domaine qui en manque trop à mon goût ! Prends place à cette table, et pendant que tu vas satisfaire ta faim et ta soif, nous te tiendrons compagnie.
- Merci pour tant de mansuétude… Ma Dame, Damoiselle, fit-il avant de s’asseoir. »
Drama avait gardé le silence. La vue d’un ancien compagnon d’armes de son père l’avait vivement impressionné, et à mesure que ce dernier parlait, il sentait sa confiance, sa sympathie aller vers le chevalier. Les yeux de ce dernier se fixèrent sur lui :
« Quelle ressemblance ! s’exclama-t-il. C’est ton fils ? La dernière fois que nous nous sommes vus, tu étais encore célibataire, n’est-ce pas ? »
Le seigneur de Taösihn eut un signe affirmatif.
« Combien votre vue me rend heureux ! Cela me rappelle ma prime jeunesse, lorsque j’étais encore simple écuyer.
- La présence dans notre humble logis d’un ancien ami de mon père me procure une joie pareille à la vôtre », répliqua avec modestie, Drama.
La servante apporta la poularde et d’autres plats sur la table. Morgen l’aida et présenta les mets aux deux hommes.
« Dis-moi, Guillot, quel heureux hasard t’a conduit dans notre contrée ? questionna Gelduin.
- C’est une histoire assez longue à raconter, et dont quelques détails certainement t’intéresseront. Mais avant de te narrer les péripéties de mon voyage, laisse-moi t’apprendre que je chevauche depuis plusieurs jours avec Thoden, mon écuyer. Il est étonnant combien l’air de la côte du Pallenahn, et combien la poussière de ses routes provoque la soif ! »
Le sénéchal se mit à rire. La meshine, déposa un pichet de vin claret devant Guillot. Le chevalier s’en servit un grand gobelet qu’il vida d’un trait et se servit derechef une grande rasade. Le seigneur de Sachs eut une pantomime d’évidente satisfaction à la vue d’un pâté de venaison et d’un large quartier de poularde. Son appétit, fortement aiguisé, allait pouvoir se satisfaire. Thoden, silencieux, dévora avec joie toute cette nourriture.
« Mon ami, lança Guillot, je devine ta curiosité ; je vais t’apprendre ce que je fais ici… Le pays de Sanaïlh traverse des événements graves : une guerre cruelle, une guerre civile est en cours. Les grands vassaux se sont coalisés contre le prince Attar. Alors, je me suis dit que, malgré mes cinquante ans, j’ai encore le cœur assez vaillant et le bras assez solide pour me mettre au service du prince. Je veux accomplir le serment de jadis. D’ailleurs, il paraîtrait que notre roi, Draxen lèverait l’ost dès le mois prochain pour venir en aide à notre voisin, en grande difficulté.
- La guerre a donc déjà commencée ? demanda Gelduin ; ici, les nouvelles ne nous arrivent que confuses et contradictoires.
- En ce moment, le prince est dans les monts du Pkaotern, occupé à guerroyer contre son propre cousin qui a pris le parti des grands vassaux.
- Etes-vous nombreux ?
- Attar a réuni dix mille hommes environ, bien aguerris, mais ce ne sera pas assez contre ses ennemis. »
A la confirmation de ces faits, qu’il ne connaissait que vaguement, une grande tristesse apparut sur le visage du seigneur de Taösihn.
« C’est un grand meschef qu’il nous arrive là ! grommela-t-il en se saisissant d’un coing fort mûr. Le royaume du Sanaïlh est en grave péril. Pauvre pays ! Il n’avait pas besoin de cette calamité. »
Le seigneur de Sachs avait terminé son récit, et un grand silence se fit dans la salle à manger. La physionomie, l’attitude de Gelduin, trahissait une intense émotion ; la soirée s’avançait. Le repas terminé, Guillot s’était levé de table, Thoden l’avait imité. Copieusement, l’un et l’autre avaient satisfait leur faim et leur soif. Chasleen les conduisit dans une des chambres de la forteresse.
Dans ce réduit, malodorant et dépourvu de tout confort, les plafonds étaient bas et l’écuyer se cogna par deux fois contre les chevrons de la charpente.
Il était tard et le seigneur de Sachs qui n’arrivait toujours pas à s’endormir se leva. Il observa les toitures des maisons de Taösihn où ils étaient arrivés. Il regarda la nuit à travers la fenêtre. Toutes les habitations et les tours de la forteresse étaient luisantes de rosée nocturne. Cela donnait à l’ensemble un aspect sinistre et lugubre. Un frisson le parcourut, il grelotta. Un chien hurla et d’autres lui répondirent, seuls bruits, troublant cette paisible cité endormie.
Il repensa à la soirée : « Certes, Gelduin m’a fait un accueil amical, hospitalier, mais le pauvre homme me paraît bien fatigué, bien cassé, c’est une ruine ; je ne l’aurais jamais reconnu. Son fils me semble subir les affres de son père. L’a-t-il au moins façonné au métier des armes ? »



« Des terres fertiles, dans un pays de plaines, de collines ou de plateaux, avaient permis une agriculture productive qui, à son tour, avait nourri des populations importantes – longtemps la contrée du Pallenahn avait été la plus peuplée. »
(Traité d’histoire et de géographie, Bibliothèque de Gwenertyne, Second Age, an 59)




CHAPITRE 02



Le lendemain matin, de lourds nuages grisâtres s’amoncelèrent sur l’horizon et formèrent une barre sombre dans la calotte céleste. Une pluie fine se mit à tomber.
Guillot enfila rapidement ses braies, ses chausses et ses souliers, attacha ses éperons, ajusta son gambison avant de passer sa côte de mailles. Par-dessus, le chevalier portait l’armure lamellaire qu’il avait acquise lors du passage à Gwenertyne, plusieurs années auparavant, lors de son précédent passage. Enfin, il prit son casque à nasal, l’attacha à son ceinturon. Sa fidèle lame, qu’il tenait de Draxen, le roi du Pallenahn, était rangée dans un fourreau suspendu à un baudrier passant sur l’épaule. Le seigneur de Sachs rejoignit la salle commune. Il savait que Thoden était déjà levé, ce dernier était déjà en train de préparer leurs montures, ainsi que le palefroi que Gelduin avait offert avec insistance, la veille.
Dans la salle, tous les membres de la famille du sénéchal étaient de nouveau réunis autour de la table. Dans cette atmosphère sombre et enfumée, Guillot observa son hôte, attablé en fond de salle. Il fut surpris d’apercevoir Gelduin, la tête penchée sur la poitrine, gardant le silence comme en proie à une grave méditation.
Ce dernier, ivre, était dévoré d’angoisse et hanté de visions. Une mauvaise bouteille de vin liquoreux en côtoyait une seconde, déjà vide, du même acabit. Guillot ignorait si le seigneur de Taösihn avait tous ses esprits, s’il songeait ou s’il veillait. Son état d’hébétude l’inquiétait et le terrifiait. Il s’assit en face et le regarda. Malgré les yeux fermés, des larmes perlaient sur ses joues.
Le seigneur de Sachs s’empara d’un bol en céramique que Morgen lui présenta et y versa l’eau d’une outre. Il y ajouta une dose de vin pour faire bonne mesure et avala le tout d’un trait.
Le maître des lieux sursauta et ouvrit les yeux. Après un moment d’hésitation, il lança :
« Cher compagnon, j’aurais aimé à te garder davantage pour évoquer ensemble les choses du passé. »
Le chevalier eut un geste de dénégation :
« Il est oiseux de parler du passé, quand le présent est encore plein de menaces.
- Mon ami, demeure ici encore quelques temps. Nous devons avoir un entretien, entretien motivé par les révélations que tu m’as faites hier. »
Morgen et Loriane saluèrent le chevalier et sortirent de la salle. Elles se rendaient au village, où un marchand d’étoffes était arrivé le matin même. Drama se disposait à les imiter, mais Guillot le retint d’un geste :
« Reste, il me semble que ton fils est en âge de prendre part à cette discussion. »
Gelduin maugréa.
« Si cela peut te faire plaisir… »
Il avait la physionomie soucieuse, préoccupée ; et l’inquiétude de son visage rendait plus visible l’allure maladive, délabrée de sa personne. Puis, lentement, il laissa tomber ces paroles :
« Cher compagnon, en te revoyant ma joie s’est mêlée d’un regret.
- Un regret ? explique-toi.
- Oui, j’ai regretté que les années ne m’aient pas respecté comme pour toi. Le déplaisir que l’âge m’ait apporté la fatigue, la maladie, les infirmités, alors que tu es resté fort et vaillant. Que n’ais-je ta vigueur, ta santé ? Crois-tu que le prince ne sourirait pas de pitié en voyant un vieillard comme moi lui proposer ses services ? La fatalité m’a condamné à l’inaction ; j’en ressens un cuisant chagrin.
- Sans doute, mais ton fils, ici présent, n’a pas les mêmes raisons pour observer une semblable attitude. Il ferait un joli chevalier.
- Je n’ai pas destiné mon fils au métier des armes ; il ignore même leur maniement. Il sera grand intendant du royaume, au service de Draxen dès que sa formation sera terminée.
- Croyez bien, mon père, s’exclama Drama, je regrette une telle ignorance chez moi.
- Ton regret prouve un esprit courageux…
- Sans doute, votre âge et l’état de votre santé vous empêchent de reprendre le métier des armes, coupa son fils ; mais moi, je suis libre, disponible. Je veux aller offrir mes services au seigneur Attar. »
Gelduin sourit :
« Mon enfant, tu n’as pas appris le métier des armes, et cela s’apprend de bonne heure ! Sais-tu manier une épée, user d’une lance ? Le poids d’une armure serait bien lourd sur tes épaules.
- Je sais bien me tenir à cheval, répliqua-t-il, vous le savez bien ; le maniement de l’épée, de la lance s’apprend facilement quand on a du bon vouloir.
- C’est ce que tu crois !
- Je suis plus robuste que je n’en ai l’apparence, et le poids d’une armure ne sera pas trop lourd pour mes épaules. Je vous en prie, mon père, autorisez-moi à partir avec Guillot de Sachs, à rejoindre en sa compagnie les troupes du Prince Attar. Je vous promets de faire honneur à notre glorieux nom. »
Alors, le seigneur de Taösihn eut un geste bref de dénégation :
« N’insiste pas, ma résolution est formelle : la guerre est trop brutale, tu serais brisé ; je veux te garder. »
A mesure que le vieux sénéchal proférait ces paroles, le visage du jeune garçon devenait plus grave :
« Estimez-vous Guillot, votre ancien compagnon d’armes, notre hôte actuellement, homme probe et loyal ?
- Ah çà ! Déraisonnes-tu pour m’adresser semblable question ? Réfléchis que Guillot a été un des hommes d’élite choisis par le roi en personne. Il s’est toujours montré soldat vaillant dans nos rencontres avec l’ennemi.
- En effet, votre ami exprime d’évidente façon le courage et la loyauté. J’ai pareille persuasion, mon père. Il y a des circonstances plus fortes que votre volonté, c’est pour moi, un ordre absolu, un devoir sacré de servir le roi Draxen et de venir en aide au prince Attar.
- Mon fils ! Ton désir émane d’un cœur bien intentionné. Certes, j’ai l’ambition que tu serves un jour le roi, mais ce ne sera pas dans la guerre. »
Et le père surpris demanda :
« Que fais-tu ? Pourquoi cette posture ?
- Mon père, pardonnez-moi par avance pour une faute que je vais commettre.
- Une faute ? Je ne comprends pas.
- Malgré votre défense, je vais quitter votre demeure pour aller rejoindre l’armée du prince du Sanaïlh. »
Un éclair de colère jaillit dans les yeux de Gelduin :
« Tu ne partiras pas ! Je te l’interdis ! »
La contenance, les paroles de son père, impressionnèrent Drama sans ébranler sa résolution, et, après une pause, il répliqua avec gravité :
« Je chevaucherai avec votre ancien compagnon d’armes, le sieur Guillot de Sachs.
- Ne me brave pas, cria-t-il, je t’enfermerai s’il le faut.
- Précaution inutile. Je saurai m’évader… Je vous en prie, mon père.
- Maudite soit ta fierté, mon enfant ! »
Un silence pesant tomba dans la salle. Et, après cette pause, le sénéchal répliqua avec gravité :
« Viens, mon fils ! »
Drama s’approcha avec hésitation de son père, qui l’attira sur sa poitrine. Il lui murmura ces paroles :
« Si tu me désobéis, tu encourras ma malédiction !
- Ne prononcez pas de telles paroles, elles portent malheur, et on les regrette. »
Et, précipitamment, le jeune garçon quitta la pièce. Il dévala les escaliers, arriva dans la cour, se mit à courir et sorti de la forteresse.
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MessageSujet: Re: LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis   LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis Icon_minitimeDim 15 Avr 2007 - 22:16

*

Une pluie fine et légère exaltait les effluves iodées de la mer. De l’eau s’écoulait sur le visage de Drama assis sur la plage, recroquevillé sur lui-même.
Un cheval s’avança vers lui. Le garçon sursauta. Il se redressa promptement et recula devant l’animal.
Le seigneur de Sachs descendit et défit son capuchon. Il saisit les rênes de l’équidé et le tira en arrière. La bête au pelage gris obtempéra sans broncher.
« Je ne voulais pas t’effrayer, s’excusa Guillot. Je suis fort attristé que ton père n’abonde pas en ta volonté.
- Emmenez-moi avec vous, insista Drama.
- Je ne saurais m’opposer aux décisions de ton père. Même si je n’abonde pas en son sens, c’est un ami.
- Il n’en saura rien !
- Crois-tu ? Il est borné mais ce n’est pas un idiot.
- Alors, je vous suivrais à distance.
- Tu es aussi entêté que Gelduin ! s’exaspéra le chevalier, alors soit, viens ! Mais, il te faudra m’obéir en toutes circonstances. Tu seconderas aussi Thoden dans toutes ses tâches. Il t’en apprendra bien plus que moi dans l’entretien et le maniement des armes.
- Oui…
- Il te faudra apprendre la vie rude d’un écuyer. »
Drama acquiesça d’un hochement de tête, puis il secoua le sable de ses vêtements et esquissa un sourire.
« Allez montes sur le palefroi que nous a offert ton père ! »
Saisissant l’encolure de l’animal, il monta à califourchon sur le cheval. Il plongea sa tête dans sa crinière un moment et le caressa. Le chevalier commença à marcher.
« Nous dormirons chez mon ami Ronan qui tient une auberge en ville, déclara-t-il.
- M’en direz vous davantage sur mon père ? Etait-il aussi brave que le racontent les gens ? Il ne parle jamais de son passé, soupira-t-il.
- C’était le plus brave des braves. »
Le garçon regarda par-dessus les champs couverts de beaux épis de froment encore verts et se mit à imaginer ce père qu’il ne connaissait pas.
Thoden les rejoignit avec les autres montures.

En fin d’après-midi, la petite troupe arriva en vue de la cité. Ils empruntèrent le pont-levis qui enjambait la rivière. Une foule, nombreuse, se pressait aux portes de Gwenertyne. L’accès était encombré par de nombreuses charrettes et c’est avec difficulté que les trois cavaliers zigzaguèrent entre les véhicules.
Un seul soldat assis sur le parapet crénelé du tablier en gardait l’entrée. Il salua Guillot qui visiblement le connaissait depuis longtemps. Ils passèrent sur un plancher mobile, que l’on enlevait en cas de siège et pénétrèrent par l’une des cinq entrées principales, la Porte des Champs, au nord-est de la cité. Cette ouverture, qui n’avait pas trois mètres de large sur à peine plus de hauteur, était surmontée d’un mâchicoulis qui, en cas d’attaque, était protégée par une herse.
Derrière la ceinture de remparts de pierre de la capitale du Pallenahn, la basse ville leur apparut, exiguë et terne. Un premier fossé protégeait les premiers quartiers.
Le groupe s’engagea vers le fleuve, puis à travers les ruelles de la cité encombrées par une innombrable foule de marchands ambulants. Ils obliquèrent, après avoir longé le temple d’Ouen et sa tour lanterne, en direction du port.
La ville bouillonnait d’activités en ce jour de foire de Selth, nom donné à la guilde des marchandes de Gwenertyne. Des commerçants étaient accourus de toute la région pour vendre leurs marchandises. Ils s’étaient installés où ils pouvaient, le plus prés possible des grandes halles de la place du Vieux-Marché.
Les trois cavaliers tentèrent de presser l’allure à travers le dédale de ruelles, de venelles où la circulation était rendue difficile.
De nombreuses corporations de marchands, les toileux, les filotiers, les texiers, les pintiers, les sacochiers prospéraient autour de l’activité du port dont le commerce avec les autres contrées leur assurait de précieux dividendes : la Flenye et ses draps, le Septentrion et ses harengs, l’An’Terr et la laine de ses moutons, mais aussi les pays du sel et du vin de la façade maritime du Poazar, Nets, Roc’hal et Braux.
Un marinier hélait ses futurs employés d’une voix forte, des hommes sans qualification, des manouvriers, pour décharger son bateau. Il s’agissait d’une cargaison de longues pièces de charpente pour les travaux du temple, que la foudre avait détruit un demi-siècle auparavant.
Les hautes maisons à pan de bois fascinaient à chaque fois Drama. Avec ses compagnons, il arriva en vue du Vieux-Palais. Cerné par les eaux du fleuve, qui faisait une boucle pour revenir dans la ville, la puissante forteresse s’imposait comme étant un bastion imprenable. Une troupe nombreuse en gardait le pont-levis.
Un chevalier vint au devant du groupe.
« Il me semblait t’avoir reconnu depuis un moment, déclara-t-il à l’attention de Guillot.
- Compagnons, laissez-moi vous présenter Jan de Buchs.
- Par la malemort, voilà une troupe bien singulière qui chevauche à tes côtés, mon vieil ami !…
- Cesse un peu tes sarcasmes et dis-nous plutôt si Tristan de Cères est revenu des marches de Sanaïlh.
- Je ne voulais pas t’offenser ! Et la réponse à ta question est non ! Mais cela ne devrait guère tarder maintenant. En attendant, il vous faudra trouver un gîte en ville, car malheureusement, nous sommes un peu à l’étroit dans cette forteresse ! De nouvelles troupes nous rejoignent chaque jour… De plus l’assemblée, convoquée dans peu de temps, amène de nombreux nobles et leur suite ; maréchaux, chapelains, queux, pages, valets et j’en oublies certainement. Il vous faudra encore un peu de patience !
- Je te remercie compagnon, nous logerons à l’auberge Le Lion d’Or », précisa-t-il en rebroussant chemin.
Ils retournèrent sur leurs pas, les compagnons trouvèrent gîte et repas dans l’établissement, située rue d’Enfer, non loin du temple d’Habor.
« Mon vieil ami, voilà quelques semaines que je t’attendais ! lui fit le tavernier d’un ton de reproche lorsqu’il les aperçut.
- Je sais… Tu nous offres à boire ou tu nous laisses agoniser ? » lui rétorqua Guillot.
Les deux hommes se regardèrent un moment et s’esclaffèrent ensemble de bon cœur.
« Il est tard, le mauvais temps est menaçant et il ne serait pas sérieux de cheminer vers la côte ce soir, conseilla l’aubergiste. Il me reste deux chambres au dernier étage. Tout le reste a été loué le temps de la foire.
- Je te remercie de ton hospitalité.
- Je dirai à Nolwe de vous préparer à manger et je vais conduire vos chevaux dans les écuries de l’auberge. Ils ont besoin d’être bouchonnés. Je vous laisse vous reposer, fit-il en mimant une révérence trop appuyée. »
Une servante joviale aux formes rebondies les accueillit très chaleureusement contre monnaie sonnante et trébuchante. La gouaillerie semblait être sa seconde nature et ses railleries incessantes énervèrent le jeune garçon. Thoden et Guillot qui, eux ne paraissaient pas s’en incommoder, défirent lestement leurs bagages et s’installèrent avec rapidité, le repas terminé.
Cette nuit là, le brimbalement des charrettes et le braiment incessant des ânes et des mules incommoda Drama qui ne parvint pas à s’endormir de suite. Cette frénésie nocturne, inhabituelle dans la cité, agaçait et perturbait le jeune garçon.
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MessageSujet: Re: LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis   LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis Icon_minitimeLun 25 Fév 2008 - 16:47

la parution de mon nouveau roman, teinté de médiéval fantastique, et l'ouverture de mon nouveau site d'auteur !!! Very Happy

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http://www.thebookedition.com/les-sables-de-la-discorde-alexis-lorens-p-1971.html
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MessageSujet: Re: LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis   LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis Icon_minitimeMer 27 Fév 2008 - 15:41

Je souhaite un grand avenir à ce nouveau livre! cheers cheers cheers
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MessageSujet: Re: LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis   LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis Icon_minitimeMer 27 Fév 2008 - 20:58

merci beaucoup Bulle, cela me touche beaucoup Very Happy - Un autre de mes romans sortira dès demain, il s'agit d'un polar très noir, intitulé, Les Loups de Kharkov, rien de médiéval... jocolor
Je ferais une petite rubrique dans la Taverne prochainement... lol!
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MessageSujet: Re: LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis   LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis Icon_minitimeJeu 28 Fév 2008 - 15:48

Pour commander ton roman, on doit obligatoirement passer par le site ou on peut directement t'en passer commande en mp et en recevoir un dédicacé ??? Very Happy

flower
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MessageSujet: Re: LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis   LES SABLES DE LA DISCORDE (médiéval-fantastique) par Alexis Icon_minitimeJeu 28 Fév 2008 - 16:41

C'est comme tu préfères, je peux le commander et te l'envoyer avec une dédicace. Il faut ajouter 3 euros de frais de port en sus, c'est tout ...et puis un grand merci de la part de l'auteur ! Wink
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