Maud MEMBRE D'HONNEUR
Nombre de messages : 757 Age : 40 Localisation : Auriol Date d'inscription : 11/09/2007
| Sujet: Les étudiants Sam 2 Avr 2011 - 10:43 | |
| Dans le Histoire et images médiévales n°37, il y a un dossier sur les étudiants parisiens.
Divertissements et jeux interdits - Les étudiants parisiens à la fin du Moyen Age
Passe-temps autorisés Folklore estudiantin Jeunesse folle Joyeuses infractions Dérapage criminel
Toujours avec de sympathiques illustrations... | |
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Maud MEMBRE D'HONNEUR
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| Sujet: Re: Les étudiants Sam 2 Avr 2011 - 11:31 | |
| Je complète le dossier sur les étudiants, avec des extraits : St. Muzelle, 100 fiches d'histoire du Moyen Age, Bréal, Rosny-sous-Bois, 2004 Les universités médiévales 1. L'expansion du mouvement universitaire
A Les premières fondations L'université naît dans le cadre urbain de la volonté des maîtres et des étudiants de s'affranchir des pouvoirs laïques et épiscopaux. Ils obtiennent leur indépendance. Ils reçoivent l'appui des papes : protections et privilèges. Les créations d'universités sont souvent empiriques et leurs statuts rédigés a posteriori.
B Le développement du mouvement Les papes comprennent très tôt l'intérêt de protéger les mouvements universitaires : ils contrôlent ainsi la formation des clercs. L'université devient un rempart intellectuel de l'orthodoxie et une pépinière de prédicateurs. L'université est également profitable aux souverains. Elle assure le prestige, fournit aux Etats qui se centralisent des juristes, des administrateurs et des agents mieux formés. Après les trois premières fondations, Paris, Bologne et Oxford au début du XIIIe siècle, le nombre des universités se multiplie.
C Crises et mutations universitaires Au départ international, le recrutement devient national voire régional et le prestige en pâtit. Les universités passent peu à peu sous le contrôle des princes à mesure que se renforcent les monarchies et que s'affaiblit l'autorité pontificale. L'enseignement gratuit fait place à des cours rémunérés, le recrutement des étudiants se tarit. Celui des maîtres tend à devenir héréditaire. Le niveau baisse et les universités se sclérosent.
2. La vie universitaire
A Les institutions L'université est organisée différemment selon les villes : régie par les seuls étudiants à Bologne, présidée par un chancelier élu par ses collègues à Oxford et par le recteur de la faculté des arts à Paris. Elle est une véritable fédération d'écoles autonomes, unies par leurs privilèges et leurs programmes, mais aussi concurrentes. Chacune est dirigée par un maître régent. Les facultés rassemblent les maîtres et les étudiants par discipline. Elles ont à leur tête un doyen.La faculté des arts joue un rôle d'enseignement secondaire (arts libéraux). Seuls les maîtres ès arts peuvent s'inscrire dans les facultés supérieures (théologie, droit canon, droit civil, médecine). Maîtres et étudiants sont regroupés par nations (ex: à Paris, Anglais, Français, Normands et Picards). Elles participent au déroulement des études et assurent un cohésion communautaire.
B Les lieux d'enseignements Les universités possèdent rarement leurs propres locaux. Le plus souvent, l'enseignement set dispensé au domicile des maîtres ou dans des couvents. Les cours peuvent également se dérouler dans les collèges. Ce sont des résidences où les étudiants pauvres peuvent trouver des bourses d'études, gîte et couvert. La plupart sont fondés par des mécènes.
C La société universitaire Les maîtres disposent d'une part de l'autorité paternelle sur leurs étudiants. Les examens sont des rites de passage accompagnés de cadeaux, de fêtes et de banquets offerts par le nouveau gradé à la communauté universitaire. Les bizutages initiatiques sont déjà présents. Les étudiants fréquentent les tavernes et sont réputés turbulents. L'université est aussi unie par sa dimension religieuse : ses membres, même s'ils n'ont pas reçu les ordres, sont considérés comme des clercs et ne relèvent que des juridictions ecclésiastiques. Les pratiques pieuses font partie de la vie universitaire; C'est un monde exclusivement masculin, fondamentalement urbain, cosmopolite et très mobile. Le latin est la langue de tous et assure un socle culturel commun à tout l'Occident.
3. L'enseignement universitaire
A Les grades universitaires On entre à la faculté des arts vers 14 ans pour six années d'études. On acquiert le titre de bachelier après un examen devant un jury. Suivent deux ans d'enseignement auprès du maître pour pouvoir obtenir la licence ou la maîtrise ès arts. Médecine, droit et théologie s'enseignent après cette formation pour des durées pouvant aller jusqu'à 12 ans. A Paris, l'âge minimal du maître en théologie est de 35 ans. L'étudiant suit d'abord 5 ans d'un enseignement passif avant de devenir bachelier biblique, enseignant et commentant pendant 2 ans deux livres de la Bible. Ensuite, comme bachelier sententiaire, il commente les "Sententiae" de Pierre Lombard durant 2 ans. Enfin, il consacre 3 ans à enseigner et à se préparer à la licence qui consiste en une dispute à laquelle sont présents tous les maîtres en théologie. Le candidat doit obtenir 2/3 des voix pour être reçu.
B Les études La scolastique repose sur trois exercices principaux : la "lectio", la "quaestio" et la "disputatio". Les leçons inaugurales ont une grande importance par leur solennité. Les disputes sont des exercices obligatoires pour accéder à la maîtrise. La dispute quodlibétique ou "quodlibet" est d'abord pratiqué à Paris et devient progressivement obligatoire. Le calendrier : 130 à 140 jours complets en raison du grand nombre de jours chômés. La journée fait alterner cours des maîtres et des bacheliers, exercices et disputes.
C Un enseignement livresque Il repose sur une culture et des méthodes livresques. De nombreux ouvrages : les œuvres d'Aristote, d'Euclide et de Ptolémée pour les arts, le Décret de Gratien pour le droit canon, les œuvres d'Hippocrate, de Galien et des Arabes pour la médecine, la Bible et les Sententiae de Pierre le Lombard pour la théologie... Les cours sont pris en note par les étudiants, certains sont publiés. Le livre n'est plus un objet de luxe, la copie est plus sobre, plus pratique, plus maniable et moins coûteuse. Tout un commerce s'organise, contrôlé par l'université, qui fixe les prix. Le livre devient un outil, les œuvres et les idées circulent ainsi plus vite et, en attendant l'imprimerie, permet l'essor intellectuel des universités. | |
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Maud MEMBRE D'HONNEUR
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| Sujet: Re: Les étudiants Sam 2 Avr 2011 - 11:47 | |
| Dans un ancien Histoire et images médiévales n°10 sur "Vivre en ville à la fin du Moyen Age" :
La ville, lieu de savoir - Etudier à l'université Qui sont les étudiants ? Le problème du logement Etudier Se divertir et ... s'affronter
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