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 Les morts au combat (fiche de cours)

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Maud
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Maud


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MessageSujet: Les morts au combat (fiche de cours)   Les morts au combat (fiche de cours) Icon_minitimeVen 21 Mar 2008 - 0:51

I La mort au combat

A Les critères de tri des morts
Les chroniques présentent, après les batailles, des bilans des pertes ; mais on remarque que ces derniers sont inégaux : en fonction du camp et selon les auteurs. La mort du combattant et ses suites peuvent faire l’objet de mentions succinctes ou de longs développements. Il y a mise à l’écart du droit de sépulture selon plusieurs critères, par exemple l’état des corps ou le fait que les combattants soient déterminés comme traîtres. Il existe une véritable hiérarchie entre les morts, basée sur plusieurs critères dont le statut religieux du défunt, la nationalité, la compétence militaire et bien entendu le fait qu’il s’agisse de « Hauts hommes » et non de roturiers.

B Les pratiques
 Les conditions générales de la quête et du tri des morts
Les combats de grande envergure se caractérisent par ampleur et diversité des pertes. La rapidité d’action est nécessaire ; surtout si cela se déroule en été (problème de décomposition des corps). L’enquête dure toute la journée, de Tierce à Vêpres, puis est suivie de trois jours d’ensevelissement.
Après la bataille de Crécy, suite à une demande est faite par les vaincus, la recherche des défunts dure quatre jours. Le vainqueur donne son accord par une ordonnance criée par les hérauts. On a le souci d’identifier les morts. Pour cela, on empêche le pillage qui pourrait gêner les reconnaissances.
 La sélection des morts et l’organisation
On a une estimation préalable du nombre de morts à partir des effectifs vivants à la fin des combats. Mais généralement, les officiers d’armes donnent des listes de morts et des estimations qui résultent d’un comptage réel. Ceci n’est pas valable pour les hécatombes : on cherche en premier à retrouver les victimes notoires. Elles sont séparées des autres et veillées. Ainsi Froissart rapporte que l’on cherche tout d’abord le cadavre de Charles de Blois, chef des vaincus, puis on s’occupe d’ensevelir tous les autres. Certains chroniqueurs soulignent les liens de sang entre individus. Une journée entière est souvent nécessaire pour récupérer les corps. Ces derniers sont fouillés dans le but de trouver des signes de distinction. Quant à la majorité anonyme, elle ne bénéficie d’aucune distinction si ce n’est par l’équipement et n’est donc pas protégée du pillage. Le tri se poursuit par la distinction entre cavaliers et piétons.
Les jours suivants, après la séparation des groupes achevée, a lieu l’enterrement. Il se fait dans des fosses communes pour les plus humbles, enterrés par leurs compagnons. Les défunts notoires, dans des cercueils, sont transportés dans des lieus de sépulture où ont lieu des services funéraires. Les vainqueurs, amis du défunt, s’occupent de tout. Alors que la voie fluviale permet de faire voyager les dépouilles dans des délais courts, le transport terrestre est collectif. Une dernière catégorie est marginalisée dans la mort : non ensevelis, ils sont privés du repos éternel. Les chroniques mentionnent aussi des défunts négligés qui sont l’objet de mépris et de railleries.
 Les méthodes de conservation
La conservation est indispensable pour l’élite : elle répond à des préoccupations d’ordre matériel, limiter la propagation des maladies, et social, le défunt doit revenir auprès des siens pour montrer la continuité du lignage. Il existe deux grandes techniques :
- la décoction. Le corps est porté jusqu’à ébullition dans eau et vin après l’avoir découpé pour que les chairs s’en détachent. Les os sont embaumés en drap de soie avec beaucoup d’épices.
- l’embaumement. Les viscères sont jetés. Puis on traite la dépouille avec des essences comme la balsamite, la myrrhe et l’aloès.
Les textes ne font pas allusion à la toilette funéraire, qui est pourtant une pratique est courante. Quoi qu’il en soit ces méthodes restent inefficaces surtout si le corps voyage sur de grandes distances, cela ne fait que retarder la dégradation.
 Les conséquences
Cela entraîne des activités secondaires des combattants : un groupe de hérauts, de chevaliers, de clercs et une main d’ouvre abondante travaillent à ce conditionnement. Un chevalier est à leur tête.
Le travail d’identification et de tri a une valeur gratifiante et honorifique. En revanche, le travail de fossoyeur est méprisé et considéré comme répugnant.


II Les funérailles

A La préparation spirituelle au combat
Elle se fait avant et après les combats. Les combattants reçoivent les derniers sacrements, se confessent et participent aux messes préparatoires au combat. Les derniers gestes sont une absolution générale des péchés quand les combattants sont en ordre de bataille.
Les précautions matérielles sont prises également : le testament est fait depuis longtemps. Il y apparaît des préoccupations lignagères, politiques et pieuses. Au combat, les témoins sont les exécuteurs testamentaires et les légataires.


B Les funérailles et le deuil
Le contexte militaire retarde la mise en œuvre des dernières volontés et bouleverse le déroulement des cérémonies. Les obsèques, qui possèdent une dimension honorifique, sont individuelles et sont de durée variable. Il n’y a pas forcément de veillée, de cortège. Parfois il arrive que le mort ne soit pas présent : les disparus sont des défunts à part entière.
Le décor des cérémonies est riche, les vêtements des participants aussi. En revanche, bien qu’il s’agisse d’une humiliation, le corps n’est pas enseveli avec ses ornements, en raison des pillages notamment. La plupart des récits mettent en avant l’action des laïcs. L’enterrement doit être fait dans un lieu de sépulture consacré : ce sont des fosses pour les communs ; pour les autres, on trouve des tombes décorées, souvent dans les chapelles familiales, qui entretiennent la mémoire de la bataille. Le deuil concrétise la séparation du défunt avec le lignage et se doit d’être ostentatoire. Il dure un an, dépasse les liens de parenté et n’échappe pas à la théâtralisation, bien que la démesure soit condamnée par l’Eglise.

C Le culte des morts
Il est impératif pour le salut de l’âme du mort. Les moyens dévolus au souvenir du combattant notoire sont de deux natures : les édifices, entretenus par des parents ou des supérieurs hiérarchiques, et les dons en numéraire ou en nature, qui sont faits aux proches ou à des religieux pour des prières. La survivance des défunts dans la mémoire collective est incertaine et dépend de son bon vouloir.
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MessageSujet: Re: Les morts au combat (fiche de cours)   Les morts au combat (fiche de cours) Icon_minitimeMar 31 Mar 2009 - 18:37

D'après un cours de madame Raynaud
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